Des œuvres du Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire s’installent pour quelques mois dans les collections permanentes du musée d’art naïf de Laval. Cette exposition qui jalonne toutes les salles du parcours, est le fruit d’un partenariat engagé entre le Frac et le musée. Croiser deux collections, c’est redécouvrir chacune d’elle, percevoir leur singularité, leurs différences et ce qu’elles partagent.
Un grand vent de liberté a soufflé sur l’art du XXe siècle. Les techniques revisitées, tout comme les sujets, ont abouti à un renouvellement des formes artistiques. Il n’existe pas une seule histoire de cette épopée, de nombreuses voies ont été ouvertes par les artistes et cette liberté a généré différentes attitudes et partis pris.
C’est à cette croisée des chemins que se situe l’exposition. Avec d’un côté, un art naïf caractérisé par des comportements d’artistes autodidactes qui, dès la fin du XIXe siècle, refusent la théorie et adoptent un style marqué par l’exubérance des formes et des couleurs, et de l’autre, celle d’un art contemporain émergeant dans les années 1960 comme l’aboutissement des diverses ruptures survenues au cours du siècle, qui prône un art basé sur la pensée, la théorie et le concept.
Ces deux « Mondes Parallèles » sont ici rapprochés pour permettre d’abolir des frontières qui n’ont pas toujours lieu d’être. Ces mondes finissent ici par se rencontrer, se télescoper, entrer en résonance à travers différentes époques et décennies. Traversant le XXe siècle, les œuvres anciennes sont revisitées à la lumière du présent et les plus contemporaines font écho à celles du passé.
Au-delà d’une diversité de cultures, la confrontation des collections révèle avec évidence une permanence des thèmes face à une évolution des techniques. Dans chaque salle, ces face-à-face entre œuvres et artistes s’appuient en effet sur les grands sujets de l’histoire de l’art classique : le portrait, les natures mortes, les vanités, les représentations des épisodes bibliques et historiques jusqu’à des thèmes plus modernes : les mutations de nos paysages depuis la fin du XIXe siècle, le bouleversement qu’à amené la photographie dans la représentation des images ou encore l’art populaire. Des échos d’une époque à l’autre, des genres revisités permettent de provoquer ainsi des rendez-vous inattendus.