En 1978, François Monchâtre participe à la mythique exposition « Les Singuliers de l’Art » organisée par Michel Ragon et Alain Bourbonnais au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Il s’y présente lui-même de la façon la plus modeste :

« Dès l’école communale, construit des machines à vapeur, des moulins et des tracteurs. Après des études passables, entre à l’École des Métiers d’Art à l’âge de 17 ans. N’y apprend pas « grand-chose », mais fréquente assidûment les aéro-clubs parisiens. Exerce ensuite des métiers divers : marionnettiste, garçon d’ascenseur, étalagiste, livreur en charcuterie… Crée petit à petit des « Monuments funéraires », des « Automaboules », des constructions flottant dans l’espace, sortes de machines inventées avec des mécanismes au fonctionnement impeccable et non fonctionnelles. »

Ce portrait d’une concision extrême dépeint en quelques mots l’univers d’un inventeur facétieux qui refuse les étiquettes et bricole dans son atelier une œuvre hors les normes à laquelle il se consacre entièrement depuis 1959.

Le nom de François Monchâtre est associé à des « Crétins » au sourire crispé ou à d’étonnantes machines inutiles. Usant d’un humour d’une délicate intelligence, l’artiste dénonce la bêtise humaine, égratigne gentiment ses contemporains et manie allègrement la satire et le calembour. Dans cet univers monochrome où le sérieux n’a pas le droit de cité, le pince-sans-rire revendique d’une façon bien particulière son entière liberté.