Véronique Filozof

Bâle, 1904 – Mulhouse, 1977

Véronique Filozof est durant toute son enfance baignée dans un environnement artistique. Elle fréquente régulièrement le musée de la ville et se forme à l’école des Beaux-Arts. Elle arrive à Troyes en 1922 pour apprendre le français et se marie l’année suivante avec Paul Modin dont elle a 2 enfants. Divorcée en 1937, elle se remarie en mai 1940 avec Georges Filozof. Le couple est installé dans le Périgord jusqu’en 1946. Véronique Filozof, très attachée à cette région, publiera en 1954, sous le titre Périgord noir, un album de 20 dessins en noir et blanc figurant des scènes paysannes et villageoises. 

De retour à Mulhouse, elle organise à son domicile des soirées poétiques, puis commence à peindre en 1948 des toiles très classiques qu’elle expose dès 1949. Se partageant entre Mulhouse et Paris où elle finira par installer son atelier, elle s’intègre dans le milieu artistique parisien et fréquente Dubuffet, Malraux, Aragon, Sartre, Caillaud… 

Au fur et à mesure de ses rencontres artistiques, Véronique Filozof se détache de sa formation classique et invente un style qui lui est propre. Artiste minutieuse, elle montre un goût prononcé pour les compositions solidement étagées qui témoignent d’un sens très personnel du raccourci graphique : traitement des surfaces en registres superposés, réduction des volumes en formes simples, dépouillement général de la composition.

Elle peint à la gouache, dessine à l’encre de Chine et exécute également de nombreux cartons de tapisserie et de vitraux ainsi que des fresques décoratives. Ses œuvres se regroupent autour de quelques grands thèmes : Paris, le Périgord et l’Alsace, la vie quotidienne et certains grands conflits ou événements comme la guerre d’Algérie et mai 68. Également artiste de l’art sacré, elle illustre une Bible en images et compose une série de 40 dessins sur le thème de la Danse macabre. 

Place de la Concorde est une vue irréelle de Paris. L’œuvre présente une composition verticale et ascendante dont la perspective est suggérée par la superposition des éléments : la Seine, la place de la Concorde, l’Obélisque, l’Hôtel de la Marine (à droite), et probablement, en haut à droite, le Sacré-Coeur de Montmartre. Cette perspective empirique, le tracé géométrique et le camaïeu gris-bleu ne sont pas sans rappeler l’art de la pré-Renaissance.

Le Grau du Roi, le phare. Huile sur isorel. nd
Pêcheurs de thons. Huile sur isorel, nd