Jacques Trovic

Anzin, 1948 – Ath (Belgique), 2018

Jacques Trovic a toujours eu une santé fragile, qui l’handicape et l’oblige à arrêter l’école à sept ans. Il a donc passé toute son enfance et sa jeunesse entre sa mère et soeur, qui pratiquaient les travaux d’aiguille dans la maison familiale. C’est ainsi que Trovic apprit à broder et à coudre, se passionnant rapidement pour cet art si particulier. Il créa sa première œuvre à quatorze ans ; il n’a jamais arrêté depuis.

Le travail de Trovic révèle une originalité touchante, et une grand authenticité. Il se situe à mi-chemin entre la broderie et le patchwork. Trovic commence toujours ses travaux avec un morceau de toile de jute, sur lequel il fait naître ses personnages joyeux et colorés, à l’aide de pièces de tissus divers et variés (soie, coton, feutrine, dentelle, satin, laine…). Il ajoute breloques, paillettes, tout ornement lui permettant d’embellir l’ensemble. Artiste prolifique, il a créé plus de trois cents œuvres à ce jour.

Trovic aime travailler des scènes joyeuses de son quotidien, inspirées bien souvent par la télévision qui est constamment allumée pendant ses séances de création. Il se plaît à représenter des jours de fêtes folkloriques, ou encore à honorer les professions humbles exercées dans son entourage, comme celle des ouvriers de la mine. Enfin, très marqué par sa ville si chaleureuse, Anzin, il en dessine souvent les rues et les lieux importants.

Trovic souhaite communiquer dans ses œuvres la joie qu’il voit dans le monde. C’est ainsi qu’il s’est créé un monde lumineux, plein de douceur et de gaieté. Créée en 1969, l’œuvre Terre-Lune a très probablement été inspirée par la première expédition humaine sur la Lune, la même année. C’est un rêve d’enfant qu’il semble avoir voulu recréer, un monde lunaire duquel tout l’univers est accessible.

La tapisserie Les botanistes fait figure d’exception dans la production de Trovic : d’une part, le thème traité est plutôt inhabituel chez celui qui se plaît surtout à décrire les carnavals du Nord, le monde de la mine, les métiers traditionnels ; d’autre part, la technique employée ici n’est pas celle la plus fréquemment utilisée par l’artiste. Il s’agit en effet d’une tapisserie entièrement brodée en laine sur toile de jute et non d’une création patchwork où se mêlent morceaux de tissus, fils de laine, breloques diverses. L’oeuvre est datée de 1970 et l’artiste n’a pas encore totalement élaboré ce qui va devenir sa marque de fabrique. Pourtant, sa signature, le soleil que l’on retrouve systématiquement, est déjà bel et bien là.

Les botanistes à la recherche d’orchidées