Patricia Barton

Los Angeles (Etats-Unis), 1928 – ?

Après des études en Californie, Patricia Barton arrive en France où elle s’installe, près de Paris. Elle exerce alors diverses activités telles qu’ouvrière, vendeuse ou antiquaire. Séduite par la beauté de la région et son climat tempéré, elle peint sa première gouache, Un Jardin de Campagne, en 1964.

Depuis cette date, sans avoir jamais pris de leçon de dessin, elle expose dans de nombreux pays et acquiert une notoriété assez importante. Elle reçoit également plusieurs récompenses saluant sa production artistique.

N’ayant rien appris, Patricia Barton se retrouve dans l’obligation de créer son propre style. Depuis sa première œuvre, elle est passée par différentes périodes esthétiques. Elle puise la lumière de ses paysages dans la richesse du prisme des saisons. Elle s’attache dans cette première période à dépeindre, à la gouache, les subtilités infinies des paysages français. Elle passe ensuite à l’acrylique : des animaux et des oiseaux viennent, petit à petit, habiter ses toiles. Des personnages oniriques, figés, les regards fixes et persistants, s’installent ensuite au premier plan. 

Il y a chez Patricia Barton une progression constante de ses moyens plastiques, un mûrissement très net de son talent, afin d’appréhender le visible le plus intimement possible. Les sujets qui l’intéressent sont nombreux, allant des variations du paysage au portrait, en passant par l’étude des fines textures d’un vêtement.

Ses derniers tableaux sont des portraits imaginaires de sujets méticuleusement vêtus dans le style du XIXème siècle. Fascinée par cette époque, l’artiste s’inspire des images de cette vie qu’elle n’a pas connue, à commencer par les visages de ses lointains ancêtres auxquels elle redonne vie. La minutie de son coup de pinceau restitue fidèlement la complexité des « ouvrages de dames » élaborés par nos arrières grands-mères : les dentelles fines, les broderies, les tulles, la soie et le satin sont explorés au plus profond de leur texture. 

Le tableau Le berger et ses moutons appartient à la première période de création de l’artiste : elle peint à ce moment des paysages presque monochromes, dans une dominante ocre, grise ou mauve selon la couleur du temps ou plutôt selon son état d’âme. Elle pose son camaïeu de couleurs à la gouache, ici sur un support carton, qu’elle rehausse ensuite de nombreuses touches avec un pinceau fin, méthode très représentative de son travail, dans lequel elle accorde beaucoup d’importance aux détails et aux rendus de matières. Cette technique a pour conséquence de donner un effet de mosaïque à l’ensemble de ce paysage dans lequel évolue des moutons presque schématisés devant ce village plongé dans le calme.