Haïti, 1955 –
Murat Saint-Vil s’intéresse au dessin et à la peinture dès son plus jeune âge. En 1972, alors qu’il a 17 ans, son père le recommande à l’un de ses ami, Préfète Duffaut, figure majeure de la peinture haïtienne. C’est dans son atelier que le jeune Murat Saint-Vil fait un apprentissage d’un an, marchant sur les traces de son illustre maître. Le jeune homme se distingue alors par son sens graphique, et trouve sa voie en 1977, année lors de laquelle il développe une nouvelle technique d’ombrage. Ces jeux doux d’ombre et de lumière entre les bleus, les gris, les verts et les violets confèrent à ses œuvres un charme particulier.
Depuis 1975, Murat Saint-Vil expose dans de nombreux pays et rencontre un vif succès dans les plus hauts lieux de l’art dans les années 80 (Miami, New York, Grand Palais – Paris, Zurich…), recevant également plusieurs prix pour son travail.
Ses œuvres sont des paysages très travaillés dans leurs compositions et dans leurs couleurs, souvent escarpés et emprunts d’onirisme. L’eau y est très présente et crée de subtils reflets.
Chez Murat Saint-Vil, le paysage imaginaire est très organisé, à tel point que l’on peut passer un moment à déceler les moindres petits détails de la toile, comme dans Retour de voyage, réalisé en 2007. En dehors de quelques barques ou animaux qui seraient susceptibles de se mouvoir, la représentation est marquée par l’immobilité et le calme. Seul peut bouger, dans un mouvement rythmique, notre regard, notre attention portée sans effort aux formes arrondies qui se répètent jusqu’à l’horizon. Notre attention va aussi aux différentes variétés de végétaux plantées sur ces collines, et qui offrent à nos yeux une diversité de couleurs harmonieuses invitant à la rêverie.