Paris, 1952
Créatrice autodidacte et dermatologue de profession, Marie Audin a inventé sa propre technique, le pricking, en utilisant ses aiguilles médicales pour piqueter de petits trous son support teinté à l’encre ou à l’aquarelle.
Aux minuscules perforations, en relief si l’aiguille perce par en-dessous ou légèrement rentrées si le papier est piqué par le dessus, se rajoutent de la broderie et des ligatures de fils. Le tout dessine des compositions hésitant entre abstraction et figuration d’où émergent fréquemment des visages aux yeux écarquillés et à la bouche ouverte sur un cri silencieux.
Le matériaux de base est le papier aquarelle mais également le simple essuie-tout dont les motifs d’origine sont alors détournés.
L’artiste signe du monogramme AMA en clin d’œil à sa grand-mère anglaise qui l’initia au tricot. Elle clôt sa création en apportant un soin tout particulier à l’encadrement dont le passe-partout apporte le point final et révèle l’œuvre.
Marie Audin a toujours aimé dessiner et a même hésité à entreprendre des études aux Beaux-Arts avant d’opter pour la médecine. Il faudra une visite au musée de la Création Franche de Bègles, en 2004, dans le cadre d’un congrès de dermatologie, pour qu’elle décide à se lancer véritablement dans la création artistique. Depuis, elle ne cesse, avec sa minutie de praticienne, de percer et recoudre des peaux symboliques. Le musée de Bègles la reçoit à nouveau en 2009 mais cette fois-ci en tant que participante à l’exposition « Visions et créations dissidentes ». Son travail est par la suite présenté au musée Art & Marges de Bruxelles (2014), à nouveau au musée de Bègles (100 œuvres) en 2014-2015 et à la galerie Amarrage, à St Ouen, dans le cadre d’une exposition conçue en 2016 par Bruno Montpied, artiste relevant des arts Singuliers et critique des arts bruts et spontanés.