Cours-la-Ville, 1894 – Paris, 1964
Élevé par son grand-père, Déchelette devient compagnon et commence son tour de France à l’âge de seize ans, pour exercer ensuite le métier de peintre en bâtiment. Il s’installe à Paris en 1925.
Depuis son enfance, Déchelette ne cesse de peindre, mais la reconnaissance ne vient que tardivement : après la Seconde Guerre Mondiale, c’est Robert Rey, critique d’art, qui le découvre et l’aide à obtenir la reconnaissance que son Œuvre mérite. Ses créations sont exposées pour la première fois en 1942. L’artiste finit par abandonner son métier, afin de se consacrer pleinement à l’art. Il est exposé à 2 reprises, en 1942 et 1944, par Jeanne Bucher dans sa galerie de rue du Cherche-Midi. Remarqué par la critique, il abandonne son métier pour se consacrer à la peinture. Entre 1943 et 1967, 25 de ses œuvres entrent dans les collections nationales. Après plusieurs années d’enthousiasme et de succès, le public et les amateurs d’art se désintéressent de son travail. Isolé, son Œuvre tombée dans l’oubli, Déchelette connaît une fin de vie difficile.
Artiste complet, Louis-Auguste Déchelette travaille de nombreux thèmes et sujets, particulièrement des scènes de vie quotidienne et des paysages urbains ; mais il est également un artiste engagé, révolté par les horreurs des dictatures du XXème siècle. En 1944, il expose ainsi une série d’œuvres politiques, qui dénoncent le fascisme et le nazisme.
Dans L’Angleterre seule sauve la liberté (dépôt du Centre National des Arts Plastiques, Paris), l’artiste a représenté une femme, debout, dont le bras gauche brandit un flambeau : il s’agit de la Liberté. Sur sa manche gauche est peint le drapeau britannique. La femme tient une épée, avec laquelle elle transperce l’hydre à deux têtes : à gauche, il s’agit du visage d’Hitler, à droite de celui de Mussolini. Son pied gauche écrase un scorpion à visage humain, représentant certainement Eugène Deloncle, le fondateur de la Cagoule, une organisation d’extrême-droite active en France dès les années 1930. Derrière la Liberté, se trouve la silhouette de l’Oncle Sam, c’est-à-dire les États-Unis. Dans le fond enfin, des avions représentent la flotte britannique, et les navires les combats navals. Au revers de l’œuvre, on peut lire l’inscription : L’Angleterre seule sauve le flambeau de la liberté, grâce à la Royal Air Force et appuyé par l’Oncle Sam argenté, brise le nazisme, le fascisme et la cagoule.
Dans La Force au service de la justice (dépôt du Centre National des Arts Plastiques, Paris) , un jeune homme en toge (la Force) soutient une femme ailée (la Liberté) avant qu’elle ne tombe à terre. De son autre bras, l’homme tient le bras d’une femme, qui garde une épée entre ses mains : la Justice. Derrière eux, se trouve un champ de ruines, dans lesquelles des visages grimaçants sombrent. Au revers de l’œuvre, on peut lire une inscription : La Force au service de la Justice relève la Liberté dans les ruines du Nazisme, du fascisme et de la cagoule.
La Force au service de la Justice