Hlebine (Croatie), 1936 – Croatie, 2004
Josip Generalic est le fils d’Ivan Generalic, le fondateur de l’école de peinture naïve croate de Hlebine. Sous l’impulsion de son père, il commence à peindre à seize ans ; malgré la réputation et la forte personnalité artistique d’Ivan Generalic, il parvient à trouver sa propre écriture picturale, bien différente de celle de son père. Josip Generalic occupe une place importante dans le monde artistique, et est placé par Anatole Jakovsky, le théoricien de l’Art Naïf, parmi les onze meilleurs artistes naïfs du monde. Son art se distingue de celui de son père par une note humoristique, et par un usage des couleurs bien différent.
« J’ai de la vie une conception optimiste que je communique à mes peintures. Je pense qu’on peut y voir l’amour de la vie, la beauté de la vie, la beauté de la nature, et c’est là en quelque sorte le message que j’ai pour le public. Si les choses vont mal parfois, je veux apprendre aux gens qu’ils ne devraient pas perdre confiance dans la vie, ou cesser d’aimer leurs proches ou de s’aimer eux-mêmes, mais plutôt qu’ils devraient aimer la vie. »
Dans Les baigneuses, on découvre l’érotisme de Josip Generalic et son souci de la composition : deux femmes aux formes généreuses s’épanouissent parmi les fleurs et les fruits, foulant une herbe grasse rafraîchie par un ruisseau. C’est ici une sorte de paradis terrestre qui nous est décrit. Dans ce tableau, l’artiste exploite le thème classique des baigneuses. Les jeunes femmes sensuelles ne sont pas sans rappeler celles des grands maîtres : la femme nue, assise, le bras levé figure chez Manet et Renoir, tandis que celle debout, penchée pour se sécher le pied nous rappelle une oeuvre de Pissarro. Les deux Baigneuses de Generalic sont le prétexte d’un hymne au corps féminin.