Germain Van der Steen

Versailles, 1897 – Garches, 1985

Adolescent, Germain Van der Steen s’intéresse déjà au dessin et à l’aquarelle, mais sa vocation artistique n’est réellement née qu’en 1931, lorsqu’il ouvre avec son épouse un magasin de couleurs à Paris.

Gazé pendant la Première Guerre Mondiale, il en garde des séquelles toute sa vie. Bien souvent, il ne parvient pas à dormir normalement, se réveillant en s’étouffant. Il passe alors ses nuits à peindre les rêves qu’il ne fait plus : « la vraie création de l’esprit« , écrit-il, « se fait dans la douleur comme l’enfantement physique« .

Encouragé par le critique d’art Anatole Jakovsky, il est présent au Salon d’Automne dès 1944 puis enchaîne les expositions où les amateurs découvrent ses animaux fabuleux et plantes extraordinaires.

L’œuvre de Van der Steen est principalement connue pour son bestiaire fantasmatique, notamment toute une série de représentations de chats. Celui qu’on surnomme parfois “l’empereur des chats” produit des oeuvres singulières au trait explosif et aux couleurs enflammées. Ces chats sont empanachés de crinières léonines, arborent des moustaches en croc ou en anneaux, exhibent des joues en corolle et portent haut des queues multicolores rehaussées de perles azurées. Tous ces chats nous regardent, la tête de face, les pupilles fixes, comme une invitation à pénétrer dans leur jardin secret.

Chat. Pastel sur papier, 20e siècle
Oiseau fantastique. Gouache et huile sur isorel, 20e siècle
Le Chat à la pelote. Huile sur contreplaqué, 1944
Le Bureau de tabac de Chatenay. Huile sur panneau de bois, 1944