Gérard Sendrey

Bordeaux, 1928 – Bègles, 2022

Gérard Sendrey fait carrière dans l’administration dans sa ville natale tout d’abord puis à Bègles, près de Bordeaux. Il a toujours dessiné et, à partir de 1967, décide de se consacrer quotidiennement à la création artistique. En 1980, ses oeuvres entrent dans la collection de l’Art brut de Lausanne. En 1989, soutenu par Noël Mamère, Maire de Bègles, il crée le Musée de la Création Franche, qui rassemble les propositions de créateurs ne s’inscrivant pas dans les schémas artistiques institutionnels. 

Artiste prolifique, Gérard Sendrey s’essaie à toutes sortes de techniques : encre de Chine, peinture, pastel et crayon, stylo bille ou calame (roseau taillé en pointe trempé dans une encre utilisée pour l’écriture). Attaché au support papier, il affectionne la création en série, déclinant les dessins comme autant de variations sur un même thème. Sendrey ne se veut ni artiste ni créateur mais se dit chercheur en art. Laissant son esprit et sa main vagabonder, il trace des formes hybrides et donne naissance à des animaux étranges et à des corps aux lignes enchevêtrées semblant ne jamais s’interrompre.

Pour ses œuvres Compositions l’artiste utilise, à l’instar des Surréalistes, la technique du dessin automatique qui libère la main des injonctions de la pensée. Il part d’une large feuille blanche sur laquelle il pose de façon latérale le calame rempli d’encre de Chine noire. Puis, il ferme les yeux et appuie instinctivement afin de laisser l’encre se déverser sur la feuille. Gérard Sendrey préfère laisser la créativité de sa main innocente à la conformité de son esprit.

Le tableau Le grand couloir est au contraire très construit : l’artiste a ici composé une contre-plongée et fait converger les lignes verticales vers un même point, le point de fuite, en haut du cadrage. Cette contre-plongée, presque excessive, rappelle que Sendrey, parfait autodidacte, est toujours dans l’expérimentation artistique.

Les tableaux Visages, Composition et Visage témoignent du goût de l’artiste pour les déclinaisons de motifs autour d’un thème commun : on y retrouve le visage, parfois seul mais se mêlant aussi à d’autres, formant un petit groupe observant les visiteurs avec un air malicieux et de légers sourires. Les traits de crayons de couleurs ressortent du fond sombre, tels des fils de laine emmêlés que l’on aurait réorganisé pour créer des personnages. 

L’oeuvre Promenade est quant à elle traitée différemment : Gérard Sendrey aime décliner son geste de différente manière, il remplit ici ses formes de graphismes, des petits cercles, plus ou moins grands selon la lumière qu’il souhaite apporter à ses compositions. Les personnages, toujours représentés de façon schématique, souriants, se promènent par deux et semblent admirer le ciel, paisibles. 

Promenade
Composition