Alto Tejo (Brésil), 1910 – Fortaleza (Brésil), 1985
Fils d’une mère brésilienne et d’un père péruvien, Francisco da Silva, dit Chico da Silva ou Fozilva, commence à peindre en 1937. Il est découvert par un artiste suisse, Jean-Pierre Chabloz (1910-1984) à Fortaleza (Ceara) en 1943. Ce dernier écrit un texte en 1957 dans une publication de Christian Zervos : « Un indien brésilien réinvente la peinture ». Chico Da Silva peint à la craie de couleur et au fusain des peintures murales sur les cabanes de pêcheurs. Enthousiasmé par cette rencontre, il propose à l’artiste de transposer sa faune et son monde mythique sur le papier. Naît ainsi le phénomène Chico Da Silva. À partir de 1963, sa vie et son Œuvre connaissent des turbulences. Un grand atelier collectif s’organise autour de son travail : l’Ecole de Pirambu. Les expositions se succèdent tant au Brésil qu’à l’étranger. Il est même distingué avec une mention d’honneur à la biennale de Venise en 1966. En l’an 2000, à l’occasion de la commémoration des 500 ans de la découverte du Brésil – Mostra do Redescobrimento: Brasil + 500, il est l’unique artiste brésilien à être présenté dans les quatre grandes sections de l’exposition.
L’œuvre Animaux fantastiques est une gouache sur papier. L’artiste s’amuse à placer les unes à côtés des autres des petites taches de couleur comme des pierres, conférant à l’ensemble un effet mosaïque. Il s’inspire ici à la mythologie amazonienne où de nombreuses créatures imaginaires cohabitent, notamment des espèces animales transfigurées comme on peut le voir ici. Il s’inspire d’animaux bien réels auxquels il ajoute quelques éléments afin de leur apporter une dimension fantastique. On remarque par exemple que le poisson possède comme des tentacules sur la tête. Outre la qualité de l’imaginaire, il est à noter également la grande maîtrise des couleurs choisies avec une extrême minutie permettant à la fois de jouer sur la douceur de la nuance et la force du contraste.