Laval, 1924 – Changé, 2001
Fernand Lefresne passe toute sa vie en Mayenne. Il effectue son apprentissage de peinture chez Robert Tatin, artiste singulier particulièrement connu pour sa Maison des Champs, actuel Musée Robert Tatin à Cossé-le-Vivien. Il y reste dix ans, apprenant à peindre des fresques aux côtés de l’artiste.
Après la guerre, Fernand Lefresne se met à son compte en tant que peintre en lettres et en bâtiment. Sa santé s’affaiblissant, il prend sa retraite à soixante ans : c’est à ce moment qu’il se lance dans la peinture d’art, pour, dit-il, « ne pas rester sans rien faire ».
Cet artiste est un amoureux de Laval : il connaît chaque recoin de la ville et se plaît à composer les vues des différents quartiers, ainsi que des scènes de vies observées au détour des rues. S’il est particulièrement attaché à sa ville natale, Fernand Lefresne aime également représenter la Bretagne, et s’amuse souvent à peindre des trompe-l’œil au caractère malicieux. Travaillant essentiellement à l’huile, son œuvre se caractérise par une précision du trait et un grand sens du détail, toujours au service d’un pinceau teinté d’humour.
Le vieux Laval (1988) est certainement l’une des compositions centrales de l’Œuvre de Fernand Lefresne. Il s’agit d’une fresque représentant le cœur de la ville de Laval en pleine journée. Pour la réaliser, l’artiste a commencé par peindre les maisons, les enseignes, puis au gré des rues, s’est amusé à créer différentes situations simultanées : un incendie, des policiers faisant la circulation, des attroupements, des couples promenant leur enfant… Le point de vue en plongée nous donne l’impression que l’artiste peint depuis un hélicoptère ou une grue : il permet d’appréhender le quartier en ayant une vue d’ensemble sur toutes ses rues, ses maisons mais aussi les jardins des habitants. Les artères de circulation créent un réseau, telle une toile au sein de laquelle les habitants évoluent. La rivière, autre voie de circulation puisqu’on y observe des bateaux, occupe également une place importante, car elle crée une ligne qui vient barrer la partie inférieure droite de la fresque. Les ponts, perpendiculaires à celle-ci, relient à l’autre rive et suggèrent une partie de la ville en hors-champ.