Jean Eve

Somain, 1900 – Louveciennes, 1968

Jean Eve naît au sein d’une famille de cheminots. Adolescent, il apprend le métier d’ajusteur, à l’école professionnelle de Thiers, puis s’engage en 1917 dans la cavalerie. Après avoir exercé plusieurs métiers, il rentre à la SNCF, comme son père.

Jean Eve découvre l’art après la guerre ; il est fasciné par Courbet, et par les oeuvres des Primitifs flamands, qui influencent fortement son œuvre. Rapidement, il rencontre plusieurs artistes qui l’encouragent à s’exercer à la pratique de la peinture. Des critiques d’art comme Maximilien Gauthier et Georges Charensol le soutiennent également.

Exposé pour la première fois en 1930, il participe à l’importance exposition « Les Maîtres populaires de la réalité », qui lui apporte la reconnaissance que son œuvre mérite.

Chacune des oeuvres de Jean Eve est une recherche d’harmonie. L’artiste peint essentiellement des paysages, où la nature et la main de l’homme dialoguent avec justesse et élégance. Il travaille avec une vision très classique de la composition, apportant un soin particulier, inhabituel pour un Naïf, à la perspective et à la répartition des couleurs.

Le tableau Printemps à Giverny est une représentation caractéristique du village français. Autour de l’église, se regroupent des maisons aux toits rouges, entourées de jardins, de vergers, de champs cultivés ou fraîchement labourés. Des bouquets d’arbres, parfois en fleurs, finement individualisés, parsèment ce paysage printanier. Village et monde végétal dialoguent ici par la correspondance des couleurs : le vert des feuillages appelle celui des volets et des charpentes des maisons ; le rouge des toits coïncide avec celui des troncs des arbres. Les tons sont doux, sur terre comme dans le ciel pâle où se fondent les nuages.

Dans le portrait de Maximilien Gauthier, Jean Eve marque sa reconnaissance en réalisant un portrait minutieusement détaillé. Il a bien connu Maximilien Gauthier : écrivain, critique d’art, journaliste, président de multiples associations liées au monde artistique, ce dernier a contribué à établir la notoriété des peintres naïfs, dont Jean Eve. L’attitude concentrée et studieuse, l’environnement où le livre est omniprésent, tout témoigne de l’admiration que peut éprouver Jean Eve pour la culture de son modèle.



Le printemps à Giverny