Vitré, 1923 – Serra di Ferro (Corse), 2006
Ce n’est que lors de son départ à la retraite au début des années 80 que, définitivement installé dans le village de Serra di Ferro, il réalise ses premières séries de dessins en noir et blanc à partir de 1991. La recette graphique de Daniel-Yves Collet sera la même jusqu’à sa mort : muni d’un stylo ou plume à encre noire et de son oeil de photographe aiguisé, il occupe toute la surface d’un papier blanc à grain fin d’un format systématiquement identique de 65×50 cm. De 1991 à sa disparition en 2006, cet érudit, autodidacte solitaire, va minutieusement constituer une fascinante encyclopédie qui lui est propre dans laquelle il immortalise les œuvres majeures des artistes ou intellectuels dont il se nourrit. Il travaille également le dessin de satire politique et sociétale entre ses séries. Engagé, cet artiste dessine également entre deux séries sur d’autres thématiques, notamment écologique et politique.
Dans l’oeuvre Henri Rousseau, Daniel-Yves Collet livre un hommage à l’un des peintres autodidactes majeurs de la création naïve.
Artiste originaire de Laval, Henri Rousseau est portraité au centre du dessin, assis, tenant palette et pinceau. La figure de l’artiste lie tout d’abord, dans la partie basse du dessin, deux de ses œuvres. A gauche, un tableau iconique intitulée « Le rêve » (1910), (actuellement conservée au MoMa de New York), dont Daniel-Yves Collet reprend les moindres détails (personnages, animaux, plantes). Cette reproduction, d’une des œuvres appartenant à sa célèbre série de jungles, pourrait être presque celle d’une gravure d’après original. A sa droite, se trouve « L’heureux quatuor » (actuellement conservée à la Fondation Beyeler de Bâle en Suisse). Dans la partie haute est représentée « La Guerre » (1894, Collection du Musée d’Orsay, Paris), œuvre témoignant, plus de vingt ans après du conflit franco-prussien de 1870.