Montplaisant, 1932 –
Louis Bouscaillou est né en Dordogne en 1932. Fils d’agriculteur, agriculteur lui-même, c’est en raison d’un grave problème de santé qu’il dut abandonner son travail dans les années 1950. Il prit alors son crayon pour dessiner la ferme familiale, les paysages aimés. Petit à petit, il comprit que son art ne pouvait pas se limiter à recopier : « La peinture n’est pas la représentation d’un truc« , écrit-il, « mais l’image caricaturée de plusieurs choses« . L’art doit avoir une visée bien plus universelle, représenter à la fois la réalité et son essence.
Quelques années plus tard, c’est en observant un sculpteur travailler sur le pont des Arts de Paris qu’il découvrit la sculpture. A partir de ce jour, l’art prit de plus en plus de place dans sa vie. Après quelques longues années où nul ne s’intéressait à son travail, les expositions s’enchaînèrent, au musée d’Art moderne de Paris, en Hollande, au Salon d’Automne de Lyon.
L’une des formes les plus originales et personnelles de l’Œuvre de Bouscaillou est certainement ces personnages aux contours géométriques et anguleux, les “S’trouls” comme il les surnomme. Chacun d’entre eux est porteur d’une émotion, ou vit une situation ou une action bien particulière : l’introspection, la connaissance de soi, la confrontation à l’autre, sont des démarches incontournables à celui qui veut construire sa vie. Les personnages, ici assis face à face, semblent s’interroger du regard. Très proches l’un de l’autre, leurs pieds se touchent, ils restent en même temps très distants, fermés à toute émotion.
Le travail de la couleur est primordial chez Bouscaillou : c’est grâce à elle qu’aucune place n’est laissée au froid et à la tristesse du matériau brut. Si les gestes sont figés, les membres raidis, le personnage, on le sent, est en plein mouvement.