Aristide Caillaud

Mauléon, 1902 – Jaunay-Clan, 1990

Aristide Caillaud est issu d’une famille modeste : son père est journalier agricole et sa mère, ouvrière textile. Lui-même, alors qu’il est installé à Paris, subsiste en travaillant dans des commerces alimentaires. Rien ne le destine donc à l’art. Il va falloir une rencontre pour que sa destinée prenne un tournant décisif.

Lors de la débâcle de 1940, Caillaud, lieutenant dans un régiment de tirailleurs tunisiens, est capturé et emprisonné dans un camp allemand. C’est là qu’il s’adonne à la pratique artistique conseillé par l’un de ses compagnons de chambrée, le maître verrier et décorateur Max Ingrand. Auprès de lui, il dessine puis participe au chantier de décoration de la chapelle du camp. L’art est le moyen idéal de faire rentrer un peu de gaieté et d’humanité dans cette situation particulièrement difficile. De retour en France, Caillaud participe en 1946 au Salon des artistes libérés puis expose individuellement à partir de 1950.

L’Œuvre de Caillaud est solaire. L’artiste veut y rassembler tout ce que l’univers a de bon et d’accueillant : c’est ainsi qu’il propose des compositions complexes, fouillées, où les animaux et les hommes évoluent dans un merveilleux monde végétal. Elles sont remplies de personnages fantastiques, issus de la mythologie ou de contes populaires et d’histoires bibliques.

Pour l’artiste, le monde ne relève pas que du domaine du visible. Il comporte aussi une dimension immatérielle, dont l’homme doit se nourrir pour s’épanouir pleinement. Il s’agit de tout ce que l’esprit humain possède pour s’élever : la foi, le rêve, l’imagination, la poésie. De ce fait, le sujet de l’arbre est récurrent dans le travail d’Aristide Caillaud : il représente l’homme, qui a besoin de ses racines, de son environnement, de sa famille, pour s’épanouir, mais qui a également besoin de s’élancer vers le haut, de mener sa propre quête spirituelle. Par son travail, l’artiste espère aider l’homme à nourrir ce besoin spirituel.

Dans Ulysse et Circé, Caillaud a souhaité représenter cet épisode de L’Odyssée, dans lequel Ulysse et ses compagnons débarquent sur l’île où vit la déesse Circé. Celle-ci empoisonne tout l’équipage, les transformant en cochons, mais Ulysse aidé du dieu Hermès, échappe à la déesse et la force à lui fournir l’antidote. 

La Grande Nativité. Huile sur panneau, nd
La Fuite en Egypte. Huile sur toile, 1965