Varazdine (Croatie), 1912 – Croatie, 1985
Enfant chétif, Antun Bahunek ne peut pas aller à l’école, mais dès ses quatorze ans, ses parents l’envoie apprendre le métier de peintre. Il s’agit alors pour le jeune homme de peindre des motifs décoratifs religieux, des anges et des saints particulièrement. Selon ses propres termes, ce travail n’est pas de l’art, mais un métier : Bahunek ne s’y exprime pas librement, mais répond, à la chaîne, à des commandes, ce qui est bien différent de ce qu’il peut faire lorsque son travail lui laisse le temps de pratiquer librement son art.
Après la guerre, il devient peintre en bâtiment, puis contremaître dans un atelier ferroviaire de peinture au pistolet ; mais il n’abandonne pas la pratique artistique, y passant une bonne part de son temps libre. Malgré les expositions qui s’enchaînent et le succès de son travail, ce n’est que lorsqu’il prend sa retraite que Bahunek décide de se consacrer pleinement son temps à l’art.
La peinture est une passion dès l’enfance : Bahunek passe les années de sa jeunesse, à dessiner les paysages aimés, la vie des champs et les visages de ses proches. De son propre aveu, ce n’est qu’au bout de longues années de travail qu’il parvient à trouver ce style qui lui est si personnel.
Bahunek veut transposer toute la bonté et le rire qu’il voit dans le monde. C’est ainsi qu’il pare ses univers de couleurs douces et gaies ; il travaille les formes de façon très particulière, ajoutant sur ses aplats de couleurs une multitude de petits cercles qui donnent aux éléments une profondeur et une légèreté renouvelées. Ses tableaux, souvent des paysages paisibles où règnent l’ordre et l’harmonie, où l’on croise de temps à autres des créatures fabuleuses et des plantes inconnues, contiennent une vie et une joie intenses.