Anselme Boix-Vives

Herbezet (Espagne), 1899 – Moutiers, 1969

Anselme Boix-Vives est né dans une famille pauvre catalane de neuf enfants. Berger, non scolarisé, il décide à 18 ans de changer son destin et émigre en France. Installé en Savoie, il exerce plusieurs métiers avant d’acheter un commerce d’alimentation générale. En 1926, il croise à Avignon un défilé de réfugiés et blessés catalans fuyant la dictature de Primo de Rivera. Cette vision cauchemardesque le bouleverse. Désormais, rêvant d’un monde idéal, sans violence ni guerre, il cherche à promouvoir la paix universelle en publiant des manifestes et en animant des conférences. 

C’est à la suite du décès de son épouse en 1962 et encouragé par l’un de ses fils, que Boix-Vives, désemparé et désœuvré, s’adonne à la pratique artistique. Il prend ses pinceaux pour trouver un nouveau sens à son existence. Sans aucune formation artistique, il entame un gigantesque travail de création et peint en 8 ans plus de deux mille œuvres : peintures au ripolin, à la gouache, dessins, collages.

Boix-Vives est un idéaliste, et sa peinture reflète la vision émerveillée qu’il a du monde. Il crée un univers peuplé de personnages aux larges sourires et d’un bestiaire fantasmatique. Comme dans les tapisseries mille-fleurs médiévales, ces figures sont cernées de fleurs, de plantes, de pointillés et de hachures qui apportent du mouvement à la composition.

La première source d’inspiration de Boix-Vives est l’Espagne de son enfance. Il illustre alors des corridas, des fêtes des fleurs et des processions religieuses, ou encore des souvenirs qui semblent être ceux de rêves d’enfants.

Il achète très peu de toiles. Tout support lui semble bon, et il compose sur le matériau qui lui tombe sous la main : panneau de bois, carton récupéré et papier de commerce à en-tête comme pour Torero et Garde Napoléon. Il utilise indifféremment la gouache, l’huile les crayons de couleur, feutres, crayons gras, ou encore les stylos bille.

L’éléphant blanc
Torero