Les grotesques bonhommes en pâte à bois de Jill Culiner ne veulent pas sortir de leur boîte. Protégés du rire de leurs spectateurs, ils se complaisent à jouer inlassablement les mêmes scènes du quotidien, s’épiant entre voisins, se délectant de faits divers sordides ou s’étalant grassement sous les rayons du soleil des privilégiés.
Sur les pas de l’Inspecteur Myope, nous nous trouvons confrontés à toute la bêtise humaine et à nos tristes vanités. Chacun de nous peut ici se reconnaître et même si l’humour corrosif de l’artiste fait parfois grincer les dents, c’est avec un évident plaisir que nous détaillons ces arrêts sur image de notre société.
Les créations plastiques de Jill Culiner sont tout aussi anticonformistes que son parcours de vie qui l’a menée de Toronto à St Jean-sur-Erve en passant par l’Allemagne, la Hongrie et l’Egypte. Cette existence hors les normes autorise l’artiste à poser sur le monde un regard d’ethnologue intrigué par les étranges usages et coutumes des individus qui le peuplent.
Toujours plus orienté vers les artistes dits Singuliers, le musée de Laval ne pouvait qu’offrir une place à cette plasticienne marginale. Présentée au Musée-école et à l’Orangerie de la Perrine, l’exposition conçue en deux volets propose avec bonheur un scénario original invitant à suivre les investigations d’un inspecteur de police particulièrement déroutant.