Après les musées de L’Isle-Adam et de Charleville-Mézières, le musée du Vieux-Château de Laval accueille du 16 octobre 2010 au 16 janvier 2011 une exposition consacrée au peintre Clovis Trouille (1889-1975), baptisé par André Breton « Le grand maître du tout est permis ».
Succédant à l’exposition du musée des Arts d’Afrique et d’Océanie de Paris en 1999 et la rétrospective monographique présentée avec succès en 2007 au musée de Picardie d’Amiens, cette exposition brosse un panorama esthétique de l’œuvre peint de Clovis Trouille.
L’artiste est découvert en 1930 par Salvador Dali à l’exposition des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires avec Remembrance, oeuvre fondatrice recelant tous les thèmes qui seront sans relâche développés par l’artiste : fascination pour les mises en scène macabres, anticléricalisme, antimilitarisme, érotisme, attirance pour le monde populaire de la rue et du music-hall.
Proche du mouvement surréaliste sans toutefois adhérer entièrement à son idéologie, Clovis Trouille s’honore de pratiquer un art qu’il qualifie lui-même de « voyou, voyant et voyeur ». Il est le peintre de la contestation, engagé contre les instances du pouvoir et les valeurs bourgeoises.
L’artiste manie un humour blasphématoire exalté par une gamme de couleurs franches et des compositions basées sur la juxtaposition des motifs qui relèvent du collage. A la manière du Douanier Rousseau, qu’il admire véritablement, il s’inspire des grands maîtres académiques, utilise des photographies et puise dans une imagerie populaire pour parvenir à une autre réalité, à la fois subversive et tragique, érudite et ludique.
A travers ses compositions et l’évocation du contexte artistique contemporain de sa production (œuvres d’Alfred Courmes, Maurice Rapin, Erro et Gérard Lattier), l’exposition offre un regard inédit sur les productions si particulières de ce « trop » libre-penseur.