Limoges, 1912 – ?
Cet ancien coiffeur poète qui déclamait des vers en coupant les cheveux de ses clients dans son salon de Saint Léonard de Noblat (Haute-Vienne) commence à peindre à l’âge de 61 ans. Il suit les encouragements de son ami Jean-Joseph Sanfourche et achète toiles et pinceaux. Il s’essaie à tous les genres mais a une préférence pour les paysages et scènes de la vie quotidienne de son Limousin natal. Il pratique toutes les techniques (fusain, aquarelle, gouache, huile) et, très productif, peint plus de 200 tableaux en cinq ans. Il a pour habitude, l’été, de dessiner des croquis des sites qu’il lui plaisent et d’y annoter les couleurs qu’il peut y voir. L’hiver, il reprend alors ses ébauches et les reproduit sur la toile. Sa première exposition qui se déroule à Saint Léonard de Noblat est un véritable succès : plus de 600 visiteurs viennent admirer les 120 tableaux présentés dans le salon d’un particulier. Les expositions se succèdent par la suite à Limoges, Clermont Ferrand, Strasbourg…
Se voulant artiste complet, il écrit également une centaine de poèmes, une biographie où il retrace sa vie d’orphelin élevé par sa grand-mère et un roman historique en patois limousin.
Dans Le départ à la foire, Robert Masduraud transcende un petit coin de la campagne limousine. La scène se déroule un matin de printemps : le ciel arbore les couleurs chaudes du soleil levant, les arbres fruitiers sont chargés de fleurs et les prairies sont parsemées de pâquerettes. Par la palette utilisée, le peintre parvient à nous faire ressentir la quiétude du hameau et l’atmosphère de la chaude journée qui s’annonce.