Braux, 1914 – 1990
Orphelin, Jean-Pierre Arcambot est placé dès son plus jeune âge comme berger. Il exprime rapidement son tempérament artistique à travers la peinture et la sculpture d’objets en bois. C’est lors de son engagement dans l’armée coloniale à Nîmes qu’il révèle ses véritables aptitudes à la peinture en décorant de larges fresques murales le mess des sous-officiers, ainsi que le foyer des tirailleurs sénégalais. Il entre à la compagnie du métropolitain comme chef de rame en 1945 et commence, dès lors, à exposer au Salon de la RATP.
Ses œuvres, tout à la fois naïves et réalistes, sont consacrées soit au métropolitain et aux scènes de la vie parisienne, soit aux « Alpes de lumière », son pays natal où il vient périodiquement se ressourcer avec sa famille. Ses compositions offrent une vision ample mais aussi très minutieuse d’un monde coloré dans lequel l’homme est toujours présent, habitant les lieux les plus humbles comme les plus grandioses. Qu’il peigne à l’huile ou utilise le pastel, dans les paysages, les scènes de foule, les bouquets de fleurs, la vie rurale ou les compositions animalières; il offre aux regards un monde simple et fraternel, lumineux et apaisant. De retour dans les Alpes à sa retraite, il consacre tout son temps à la peinture, avant de mourir à l’âge de 78 ans.
L’atmosphère obsédante du métro fascine Jean-Pierre Arcambot. Il réalise une série de tableaux à ce sujet, dont fait partie Station de métro. Attaché à représenter l’univers qu’il côtoie quotidiennement par son métier, l’artiste parvient à nous partager une vision douce et gaie du métropolitain, habituellement associé davantage à l’obscurité et l’angoisse du monde souterrain. L’endroit, baigné d’une lumière bleutée, est habité par quelques personnages, tantôt marchant, ou bien patientant assis. On imagine pourtant la difficulté que l’artiste a pu rencontrer à représenter ce lieu à l’architecture si particulière : il s’agit d’un long tunnel bas, de forme arrondie, et dont le virage vient courber les rails du métro. Le travail de composition est donc un vrai défi pour le peintre autodidacte. Son point de vue nous indique qu’il est situé sur le quai droit du métro, légèrement surélevé par rapport à une hauteur d’homme. L’intérieur de la galerie où se trouve le métro, au centre, constitue son point de fuite, vers lequel les lignes sont censées converger. Malgré la connaissance de cette notion et l’attention portée à la mise en place de la perspective, celle-ci n’est pas tout à fait maîtrisée par l’artiste, et le réalisme qu’il a voulu donner à sa composition s’en voit impacté. Au niveau des détails, Jean-Pierre Arcambot réussi cependant à rendre compte des briques lumineuses des murs et de leurs reflets, grâce à son sens d’observation