Andrée Bordeaux Le Pecq a probablement hérité de son professeur Othon Friesz, son goût intense pour la matière riche, les combinaisons de lignes et de taches colorées.
Sans cesse en évolution, elle rejette tout d’abord un réalisme trop formel pour s’intéresser un temps à un néo-cubisme très géométrique. Puis, à partir de 1956, imaginant sa propre vision, elle aboutit à une peinture aux confins de l’art figuratif. « Peintre de synthèse », étiquette attribuée par le critique d’art René Barotte, elle parvient à concilier ses différentes recherches plastiques laissant apparaître le sujet dans des compositions traitées par la juxtaposition d’aplats géométriques. La nature est son point de départ et ses fréquents séjours en Bretagne ainsi que ses différents voyages à l’étranger, entre autres en Afrique du Nord, au Mexique et au Japon, vont nourrir son inspiration.
Créatrice prolifique, Andrée Bordeaux Le Pecq explore différentes techniques. Graveur et illustrateur, elle accompagne des ouvrages littéraires comme « Les Pierres m’ont dit » de Théophile Briant, « L’Equipage » de Joseph Kessel ou « Histoire sans tendresse » de Henri Louis-Mill ; cartonnier, elle exécute des projets de tapisseries réalisées par les manufactures d’Aubusson et de Beauvais. Egalement attirée par l’art monumental, elle travaille à de larges fresques comme celle ornant l’un des murs de l’école de La Senelle à Laval.
Tout au long de son existence, elle conservera un lien avec sa ville natale et oeuvrera pour que s’y ouvre en 1967 le premier musée d’Art Naïf. Le cinquantenaire du musée est l’occasion de présenter les tableaux et la tapisserie donnés en 1976 par Messieurs Jacques et Jean-Luc Bordeaux, époux et fils de l’artiste.