Louis-Léopold Boilly (La Bassée, 1761 – Paris, 1845) se forme à Douai puis à Arras avant de se fixer à Paris en 1785. Peintre et dessinateur infatigable, il compose tout d’abord de multiples portraits et de charmantes scènes galantes avant de s’attacher à peindre des chroniques de la vie parisienne. Il expose aux Salons de 1791 à 1824 et ses scènes de mœurs sont très vite popularisées par la gravure. Il pratique lui-même la lithographie et diffuse en 1823 la collection des Grimaces, série de planches illustrant des têtes d’expression. Grâce à son sens de l’observation, son habile coup de crayon et ses délicats coloris, Boilly devient l’artiste attitré de la bourgeoisie pour laquelle il peint plus de 5000 portraits. Toujours à court d’argent, il exécute, en une ou deux séances, de gracieux petits tableaux sur toile ou sur panneau. Ces sortes de miniatures sont particulièrement appréciées du public pour leur ressemblance et la fraîcheur de leur composition.
Ces deux petits portraits sont caractéristiques de la production de l’artiste. Deux jeunes femmes, vêtues à la mode du premier Empire, sont représentées en buste. Les deux élégantes portent une vaporeuse robe blanche à taille haute s’ouvrant sur un profond décolleté. La coiffure dite « à l’antique » rassemble les cheveux en un chignon qui laisse se dérouler les boucles des postiches encadrant l’ovale des visages. Une lumière tendre caresse ces deux tableautins rehaussés par quelques touches de rouge apposées sur les pommettes et les lèvres des modèles.