Les premières lampes sont en pierre et datent de 17 000 ans avant J.-C. (Magdalénien). Elles ont été découvertes dans les grottes peintes telles que celle de Lascaux. Les lampes en terre cuite apparaissent en Phénicie (actuel Liban), en Palestine et en Egypte dans la période de 4000 à 3000 ans avant J.-C. C’est à cette période, le Néolithique, que le tour de potier est inventé. Elles seront plus tard moulées en série et décorées fournissant ainsi de précieuses informations sur la vie quotidienne dans l’Antiquité.
Les lampes à huile antiques sont composées d’un réservoir central qui reçoit l’huile d’origine animale ou végétale, d’une anse pour les tenir sans se brûler et d’un bec par où sort la mèche en fibres végétales que l’on enflamme. La plupart sont réalisées en terre cuite, mais elles peuvent également être en bronze. Pour éclairer davantage, elles peuvent posséder plusieurs becs et être suspendues sur des lustres ou des candélabres, formant ainsi des torchères. La fabrication en série facilitant la production, des centaines d’ateliers voient le jour partout dans l’Empire romain. Un type particulier de lampe naît alors en Egypte. Il s’agit de la lampe-grenouille. Sur certains exemplaires, on reconnaît nettement une grenouille en relief autour du trou de remplissage mais très souvent elle est à peine discernable. Il ne reste alors que les pattes ou alors une forme extrêmement diluée avec des palmes, des boutons ou des points incisés. Le symbolisme de l’animal remonte à l’époque pharaonique (déesse Héket) où la grenouille a un pouvoir prophylactique. Vivant sur les bords du Nil, elle a endossé la fertilité, la vie et plus tard dans un contexte chrétien l’éternité. Malgré leur grande diffusion, on ignore souvent les provenances exactes de ces lampes. Les différentes pâtes suggèrent différents lieux de production. Contrairement à une idée reçue, les pattes stylisées sembleraient être plus anciennes que les représentations naturalistes. La plupart des spécialistes s’accordent sur le fait que ces lampes ont été produites en Egypte du Ier siècle avant au Ve siècle ap J.-C. mais une chronologie plus fine ne fait pas pour le moment l’unanimité.
Outre sa fonction première d’éclairage artificiel, elle a pu servir d’offrande votive dans les temples ou de dépôt funéraire dans l’optique symbolique de guider le défunt dans son passage vers l’au-delà. Les Chrétiens reprendront à leur compte cette pratique païenne dès le 4e siècle comme symbole de la lumière divine.