Art minutieux du 18e siècle, les peintures miniatures ont un caractère à la fois sentimental et intimiste. Au même titre que les bijoux, ces objets accompagnent leur propriétaire partout.
Femme de Pierre-André Le Suire, Justine Corranson est née à Paris en 1753. Miniaturistes de métiers, les époux se sont prêtés au jeu du portrait où chacun représente fidèlement son conjoint. Ainsi, les musées de Laval conservent en réserves un portrait de Pierre-André réalisé par Justine et un autre d’elle-même réalisé par son époux.
Né à Rouen le 30 novembre 1742, ce dernier est également ancien sous-directeur de la Manufacture royale de Sèvres, agréé de l’Académie royale de peinture ainsi que pensionnaire de l’Etat.
La miniature peinte sur ivoire de Pierre-André Le Suire possède des qualités remarquables dans son exécution. L’artiste alors âgé de 41 ans, est représenté tenant une palette, la tête de trois-quart avec une expression très vivante, d’un modelé très ferme, d’un dessin savant et correct, le cou nu entouré d’un jabot de dentelles. La main qui tient la palette se dégage d’une large manchette, tandis que le vêtement se compose d’une étoffe de soie aux reflets changeants. Rien n’est négligé dans ce beau portrait et l’on ne peut qu’admirer la belle allure ainsi que la facture et la coloration de cette œuvre digne des maîtres portraitistes de cette époque.