Originaire d’une famille bourgeoise lavalloise, Jean-Baptiste Messager (Laval, 1811 – Laval, 1885) est un peintre et dessinateur incontournable de la Mayenne.
Il se forme dans les ateliers parisiens des paysagistes Hubert et Isabey, mais c’est surtout Théodore Rousseau, chef de file de l’Ecole de Barbizon, qui l’influence. Le Maître lui prodigue de nombreux conseils de composition et lui rappelle la primauté du dessin sur la couleur.
Ayant retrouvé sa ville natale, il s’y attache définitivement et en illustre les paysages pittoresques qui disparaissent peu à peu au fil des grands travaux d’urbanisation. Messager observe, trace des esquisses, mémorise les sites puis peint à l’huile, à l’aquarelle, ou trace au fusain et au crayon les bâtisses médiévales, les rues étroites et la rivière industrieuse. Dans la lignée des Voyages pittoresques et romantiques du baron Taylor et de Charles Nodier, Messager se veut le témoin d’une époque révolue. Tout en idéalisant ses vues, il fait totalement abstraction des travaux urbains de cette fin de siècle qui vont donner l’image de la modernité à la ville moyenâgeuse.
Vingt-cinq ans après sa mort, son fils Adolphe fait don à la ville de onze tableaux, dix aquarelles, dix fusains et dix-neuf dessins. D’autres dons et quelques acquisitions en vente publique complètent par la suite la collection du musée. Le fonds Messager est aujourd’hui riche de plus de 300 numéros.
Au cours de sa carrière, Jean-Baptise Messager a proposé une vision poétisée des sites lavallois et a tenté de fixer sur le papier ou la toile la mémoire d’une ville dont l’allure médiévale s’apprêtait à être profondément modifiée. L’évocation de lieux familiers confère une vibration particulièrement émouvante à son travail. Par le choix du sujet et la composition, il a créé des scènes pittoresques de la ville de Laval qui constituent un témoignage historique majeur.