Charles Landelle, Scène de la vie arabe, tissage à Biskra

Algérie

1891

Huile sur toile

170,3 x 137 cm

La scène a lieu dans une cour de Biskra, ville située aux portes du Sahara à 400 km au sud-est d’Alger. Elle fait partie des oasis du Sud algérien où affluent artistes et écrivains dans les années 1880. Ils y trouvent en effet de quoi alimenter leur art en visions pittoresques. Les travaux féminins sont particulièrement prisés. Le thème du tissage est traité par de nombreux artistes. On peut citer Paul Leroy qui accompagne Landelle à Biskra en 1885 (Tisseuse conservée au musée d’Orsay) et Guillaumet (Tisseuses à Bou-Saâda à Orsay également). Deux étapes importantes de l’artisanat textile sont ici montrées : le filage de la laine à l’aide d’une quenouille pour former une pelote de fil et le tissage sur un métier vertical. La tenue soignée à l’antique de la jeune femme debout contraste avec les haillons de l’enfant assis par terre. Dans sa correspondance, le peintre lavallois Charles Landelle (1821-1908) dit avoir voulu en faire une Vierge car les voyages en Orient sont aussi un voyage dans le temps et notamment pour cet artiste les premiers temps chrétiens. Les conditions de vie y sont en effet rustiques : murs en terre, poteaux en bois, marmite et meule en pierre dans un espace délimité au sol dédié au foyer. Ce tableau orientaliste exécuté lors du 5e et dernier voyage de l’artiste en Algérie en 1891 forme une paire avec le tableau La Poterie d’El Kantara. Ils ont été exposés à Paris en 1892 et ont été ensuite donnés à la ville de Laval par l’artiste en 1899.