Formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris par Delaroche et Corot, Anastasi (Paris, 1820 – Paris, 1889) se forge très vite une notoriété comme peintre paysagiste. En forêt de Fontainebleau, il fréquente les peintres de Barbizon et, dès 1843, expose au Salon des paysages peints sur le motif. Il se plaît à évoquer les forêts d’Ile de France, les campagnes normandes mais également les rivières hollandaises ou comme ici les paysages italiens.
En 1869, il perd brutalement la vue, souffrant sans doute de la même maladie que son père également aveugle. Son entourage organise alors une vente de ses œuvres qui le met à l’abri du besoin jusqu’à sa mort.
Tivoli est l’un des paysages les plus prisés des artistes qui, aux XVIIIe et XIXe siècles, effectuent leur Grand Tour. Dominé par la petite cité perchée sur son piton rocheux d’où déferlent des cascades, le site pittoresque impressionne par la beauté d’une nature sublimée par le Temple de la Sibylle édifié au bord de la falaise.
Parfait coloriste, Anastasi multiplie les variations chromatiques et peint ici un paysage à l’horizon bleuté contrastant fortement avec un premier plan où s’opposent ombre des bosquets et chaude lumière du soleil. L’artiste reprend les codes de la tradition académique et nous livre sa vision idéalisée d’un paysage italien antiquisant.