Au XIXe siècle, le papier peint panoramique est particulièrement en vogue pour décorer les salons des demeures bourgeoises. Ces scènes composées d’une suite de lés sans répétition de motifs donnent l’illusion de fresques murales. Contrairement à leur appellation, les papiers ne sont pas peints à la main mais imprimés à la planche, en série de 100 à 200 exemplaires, d’après des gravures déjà diffusées ou des dessins spécialement commandés à des artistes.
L’un des fabricants les plus réputés est Joseph Dufour établit à Mâcon puis à Paris. Sa manufacture propose des « tableaux-tentures » ou « tableaux-paysages » de plus de 10 mètres de long illustrant des paysages et scènes historiées destinées à plaire au plus large public. Les thèmes à la mode sont les succès littéraires comme Paul et Virginie, les récits de voyages exotiques (Les Sauvages de la mer Pacifique), l’Antiquité et la mythologie (Psyché et Cupidon, Les voyages d’Anthénor, Les aventures de Télémaque). Les panoramiques de la Maison Dufour acquièrent très vite un renom considérable et sont vendus dans toute l’Europe et aux Etats-Unis.
Le panoramique Paysage de Télémaque inspiré du roman éponyme de Fénélon a été édité en 1818 par la manufacture Dufour d’après un dessin de Xavier Mader. Le décor original composé de 24 lés a nécessité la réalisation de 2027 planches gravées en relief. Le papier utilisé était fabriqué à partir de vieux chiffons. A partir de 1864, ce panoramique sera ré-édité par la Manufacture Desfossés et Karth.
La scène ici représentée correspond aux lés 9 et 10 illustrant Mentor et Télémaque faisant le récit de leurs aventures à Calypso entourée de ses nymphes.