La forme de ce récipient qui rappelle les gourdes de pèlerins reprend une typologie mise au point à Urbino (Italie centrale) dans les années 1540-1550. Ce centre majeur de céramique a développé une production de pièces couvertes d’un émail stannifère (émail qui contient de l’étain) et peintes avec des oxydes métalliques. La technique apporte une brillance aux décors historiés inspirés des œuvres des grands maîtres dont la majolique italienne se fait une spécialité.
Ce récipient muni sur chaque côté d’une tête de satyre à cornes enroulées formant anse porte un décor polychrome représentant sur l’une des faces une scène inspirée d’une œuvre de Raphaël, « Jacob rencontre Rachel au puits » (1518) ornant l’une des loges du Palais du Vatican. L’autre face illustre Adam et Eve au Paradis terrestre.
L’objet a été donné par Madame Veuve Ernault de Moulins demeurant rue de Joinville à Laval. La donation acceptée le 2 juin 1930 comprenait un ensemble de 22 objets mobiliers, tableaux et meubles destinés à enrichir le musée municipal au décès de la donatrice. Actée devant notaire le 17 octobre 1930, cette donation fait suite à un précédent don de 8 objets décoratifs (bonbonnière, flambeaux, aiguière à casque…) entrés au musée en décembre 1929. A la suite du décès de Mme de Moulins le 9 juillet 1939, sa fille et unique héritière, Madame du Crest de Lorgerie, n’a pu retrouver l’ensemble des objets mobiliers compris dans la donation. En dédommagement, elle a versé à la ville de Laval une somme représentant la valeur estimative des objets manquants.