Né à Vitré en 1836, Tancrède Abraham s’installe avec sa famille à Château-Gontier vers 1851. Par la suite, il se partage entre Paris où il fréquente les grands maîtres académiques et Château-Gontier où l’appellent ses fonctions de professeur de dessin et de directeur du musée municipal. Paysagiste réputé, Abraham s’adonne tout d’abord à la peinture avant d’exceller dans l’art de la gravure à l’eau-forte. Il expose au Salon de Paris dès 1863 et participe régulièrement aux expositions régionales de l’Ouest. Les critiques et le public apprécient ses productions où « l’atmosphère créée est faite de calme, de silence, de poésie ».
Tancrède Abraham puise l’essentiel de son inspiration dans les paysages de l’Ouest. Il publie ainsi des albums de gravures sur Château-Gontier et Angers, peint des vues de Bretagne et croque quelques ruines mayennaises. Parfois, il élargit ses horizons et se laisse inspirer par les paysages de la Nièvre ou, comme ici, du Doubs. Ce tableau représentant la vallée pittoresque de La Cuisance dominée en arrière-plan par les falaises jurassiennes laisse supposer que l’artiste a suivi les pas de Gustave Courbet, lui-même natif de cette région et qui en a laissé de nombreux paysages.