Xenophora pallidula (Reeve, 1842)
Ce spécimen fait partie de la famille des Xenophoridae, des gastéropodes agglutinant des corps étrangers à leurs coquilles. Selon les classifications, cette famille serait à ranger dans les Stromboidea, ou bien au sein d’une super-famille à part entière : les Xenophoroidea.
Ces mollusques marins vivent sur des substrats sableux et argileux indurés, généralement dans des eaux tropicales, mais avec quelques incursions dans des eaux tempérées. Ils sont assez peu mobiles, et se nourrissent de détritus, d’algues et de foraminifères. Elles peuvent se retrouver jusqu’à des profondeurs de 1400 m.
Pendant longtemps, les collectionneurs enlevaient les corps étrangers de ces coquilles, n’y voyant pas un intérêt particulier. Cette pratique a changé depuis un certain nombre d’années. Cette faculté est encore soumise à interrogation. Pourquoi agglutiner des corps étrangers sur une coquille ?
Même si de nombreuses études ont vu jour sur le sujet, la réponse n’est toujours pas très claire. Une des plus récentes, parue en 1998, par Feinstein et Cairns, a revu la plupart des théories sur le sujet. Pour ces auteurs, elles peuvent toutes être rangées dans deux grandes catégories : soit un mécanisme de défense, soit une fonction de support, les deux possibilités n’étant pas exclusives.
La première théorie sur le mécanisme de défense, publiée par Adams en 1848, avançait l’idée d’un camouflage visuel. Feinstein et Cairns ont préféré modifier cette idée. En effet, la plupart des espèces vivant dans des eaux profondes, la lumière n’est que peu voire pas du tout présente, rendant ce type de camouflage superflu.
Mais ils pensent tout de même que cela pourrait servir à un camouflage olfactif et tactile. Cela semble supporté par le mode de déplacement de ces animaux. À l’instar de gastéropodes faisant partie des Stromboidea, les Xenophores se déplacent en faisant des bonds, rendant une piste olfactive éventuelle plus difficile à suivre.
Une autre théorie bien soutenue concerne l’ajout de ces éléments afin d’augmenter la stabilité de la coquille sur le fond, et de la surélever du fond, notamment pour faciliter l’alimentation de l’animal. Cette théorie semble étayée par le fait que les spécimens vivant dans des eaux peu profondes, et plus turbulentes, agglutinent plus d’éléments lourds que les autres.
Le genre Xenophora peut être trouvé sur les côtes atlantiques et pacifiques des Amériques, de la Méditerranée, de l’Atlantique Oriental et de l’Indo-Pacifique.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter l’article « Les Xénophores : des gastéropodes agglutinants. Les espèces du Cénozoïque français. » , de Patrice Lebrun, Jean-Michel Pacaud et Phillipe Courville (2016, revue « Fossiles »).
Ce spécimen est issu de la collection privée d’un abonné du Musée des Sciences de Laval. Vous pouvez participer au quiz du 21 décembre en nous envoyant à votre tour des images, tout comme cette personne a fait. Ce sera un plaisir de voir vos spécimens ou autre outils en tout genre. Nous détaillerons à nouveau les conditions pour pouvoir participer.