Jacques TRIGER (1801-1867)

Né le 11 mars 1801 à Mamers, Jacques Triger fait ses études à Mamers, la Flèche puis Paris. Devenu ingénieur civil, il entame une carrière industrielle. Il commence par ouvrir trois mines en Mayenne, dont deux d’anthracite et une de houille située à Saint-Pierre-la-Cour. Il établit également, pour l’exploitation des marbres, une scierie sur les bords de la Mayenne.

            À partir de 1833, il œuvre essentiellement dans le département de la Sarthe, où il ouvre également plusieurs mines, mais aussi en Anjou, notamment dans les houillères à Chalonnes-sur-Loire, où il met au point, en 1839, la première technique de fonçage en aquifère : « le procédé Triger« . Ce procédé consiste à envoyer de l’air comprimé dans la mine afin de maintenir l’eau au fond du puits. Cette technique révolutionnaire trouve rapidement une application dans la fondation des ponts et des bâtiments (pont de Rochester en 1851, pont de Kehl, pont du Firth of Forth, tour Eiffel…). Il reçoit, pour cette invention, le grand prix de mécanique de l’Académie des Sciences en 1853.

            En parallèle à ses activités professionnelles, J. Triger dispense des cours de géologie pratique au Mans, participe à l’exécution de la grande coupe géologique du chemin de fer de Paris à Brest et surtout réalise, en 1853, la première carte géologique de la Sarthe, à 1/40 000.

            Membre de la Société Géologique de France depuis 1833, il est également correspondant du Ministre de l’instruction publique pour la Sarthe. Il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1844 puis Officier. Son nom est également inscrit sur la tour Eiffel, parmi les 72 scientifiques, ingénieurs ou industriels qui ont honoré la France de 1789 à 1889. On le retrouve ainsi aux côtés des Cuvier, Lavoisier, Ampère, Becquerel et autre Broca…

Plusieurs espèces lui seront dédiées, telles que : Isorthis (protocortezorthis) trigeri (VERNEUIL, 1850), Leiopteria trigeri ŒHLERT, 1877 ; Dictyothyris trigeri, Deslongchamps, 1856 ; Lithophylax trigeri Milne-Edwards & Brocchi, 1879 ; Crotoclypeus trigeri (Cotteau, 1869) ; Pseudopygaulus trigeri COQUAND, 1862 ; Hollardina trigeri (BAYLE, 1878)…

            Il décède le 16 décembre 1867 à Paris, alors qu’il assiste à une séance de la Société Géologique de France.

            Outre de très nombreux spécimens intégrés dans la collection Œhlert, le Musée des Sciences possède une collection d’un peu plus d’un millier d’échantillons, provenant essentiellement de terrains du Mésozoïque. Le reste de sa collection, constituée de plusieurs milliers de spécimens, est conservée au Musée Vert du Mans.